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Chevauchées de lumière

La photographie de HOm

 

 

Une chose est certaine, plonger dans les photographies de HOm est une expérience d’une étonnante sensorialité, et le terme « plonger » est choisi à dessein puisqu’il s’agit de s’enfoncer dans une dimension inaccessible à notre perception immédiate. La beauté hors du commun de ces photographies nous sidère comme peuvent le faire des fonds sous-marins, un paysage désertique, une aurore boréale. Nous nous situons simplement là à un niveau où nos sens ne sont plus capables de toucher, de voir ou d’entendre, mais où pourtant nous éprouvons une richesse vibratoire où nos sens sont comblés.

La photographie a toujours montré ce que le regard manque. Qu’il le manque soit par défaut de sensibilité (d’où la photographie humaniste d’un Brassaï qui révèle par exemple la poésie d’un graffiti) soit par aveuglement volontaire (d’où l’hypervisibilité d’un Andreas Gursky qui déploie la vie contemporaine dans ce qu’elle peut avoir de vertigineux), ou bien encore en raison de nos limitations physiques. Mais, justement, quand il est question de limitations physiques, l’art peut avoir tendance à simplement éviter le problème par le biais des photomontages, des temps de pause, des filtres, etc.

Il n’y a rien de tel dans les photographies de HOm : pas d’illusionnisme surréaliste, pas même de volonté de démonstration de quoi que ce soit. Il y a simplement la présence de la photographe et de son appareil au bon moment, et surtout sa disponibilité totale qui, dans un tout autre champ visuel, était celle d’un Henri-Cartier Bresson. Certes il faut croire l’artiste sur parole quand elle évoque l’absence de trucage. Cependant l’évidence de ces photographies dans lesquels les mouvements de la lumière semblent comme jaillis d’une gangue laisse peu de place au doute. Elles ont en effet une fraîcheur qui nous fait renouer avec les tous premiers émois de la photographie, à l’époque où un William Henri Fox Talbot expérimentait le papier sensible. Ce qui paraissait alors magique n’était pas le fait qu’un papier puisse recevoir l’empreinte lumineuse d’un objet mais plutôt l’étonnante qualité de transparence avec laquelle cet objet venait se révéler sur le papier, comme si c’était son âme même qui était restituée par le papier sensible. Talbot parlait alors de « l’inimitable beauté des représentations de la nature que la lentille de verre de la Chambre, dans sa concentration, envoie sur le papier — représentations féériques, créations d’un instant et destinées aussi vite à disparaître. » Alors que la peinture s’est toujours approprié le réel, la photographie, elle, le libère.

Les photographies de HOm, absolument singulières dans le paysage photographique contemporain, nous donnent ainsi accès à une réalité que la science-fiction n’est pas encore parvenue à épuiser, comme si les codes de l’univers nous apparaissaient soudain dégagés de leur enveloppe charnelle, prêts à réparer en même temps nos codes intérieurs. L’art contemporain est familier de l’idée de l’artiste thaumaturge : Beuys et son expérience chamanique, Sam Francis qui croyait au pouvoir thérapeutique des couleurs, Antoni Tàpies dont la peinture prend sur elle les douleurs mêmes du corps. HOm nous emmène plus loin, à la source même de l’état de plénitude.

Une écriture de lumière (sens premier du mot « photographie ») se déploie pour laquelle il a fallu que l’artiste s’efface et ouvre sa conscience. C’est cet effacement même de l’artiste qui est magistral, dans la mesure où il laisse le champ libre à ces entités qui dansent, s’ébattent, se poursuivent à notre insu. Orgues, harpes, précipitations de lumière, lassos, chevauchées : tout ce qui relève d’un parcours d’ondes et de vibrations, d’un univers qui n’est que mouvement et harmonie, et dont la vue nous répare.

 

 

Anne Malherbe

Art Advisor, Critique d'Art, Commissaire d'expositions

A enseigné l'histoire de l'art à l'Ecole Normale Supérieure & l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

http://anne-malherbe.com

 

 

 

 

Riding on light

HOm’s photography

 

 

One thing is certain, plunging into HOm’s photographs is an experience of intense sensoriality, and the choice of the word “plunging” is intentional : the whole experience leads us to immerge ourselves into a dimension which is beyond our immediate perception. The outstanding beauty of HOm’s photographs takes our breath away, as would a submarine landscape, a desert or an aurora borealis. We access a level where our senses are no longer able to touch, see or hear, yet through which we can perceive a vibratory intensity that fulfils them.

Photography has always shown what the eyes cannot see. Whether we cannot see because we lack sensitivity (hence the humanist photography of Brassaï that reveals the poetry of graffiti) or because we voluntarily blind ourselves (hence the hypervision of Andreas Gursky that unveils contemporary life in its most awe-inspiring aspects), or because of our physical limitations. Yet, precisely on the subject of physical limitations, art tends to avoid the issue by using photomontage, pause times, filters, etc.

There is nothing of the sort in HOm’s photography : no surreal illusionism, not even the will to demonstrate anything. Nothing beyond the simple presence of the photographer and her camera at the right time and, above all, her total availability which, in an entirely different visual field, can also be found in Henri-Cartier Bresson’s work. Of course, we must take the artist’s word for it when she says there are no special effects involved. But the evidence of those pictures, where light movements seem to spring out of their envelope, leaves very little room for doubt. Their freshness helps us reconnect with the very first emotions of photography, those experienced when William Henri Fox Talbot experimented with sensitive paper. What seemed magical at the time was not the fact that paper could receive the light imprint of an object, but the amazing transparent quality of the object revealed on paper, as if its very soul was rendered on the medium. Talbot talked about the “inimitable beauty of the pictures of nature’s painting which the glass lens of the camera throws upon the paper in its focus – fairy pictures, creations of a moment, and destined as rapidly to fade away.” While painting has always captured reality, photography sets it free.

 

 

 

 

The absolute singularity of HOm’s photographs on the contemporary photographic scene helps us access a reality that science-fiction has still not covered exhaustively, as if the codes of the universe had suddenly appeared, free of their carnal envelope, ready to simultaneously repair our inner codes. Contemporary art is familiar with the idea of the artist as a miracle maker : Beuys and his shamanic experience, Sam Francis and his belief in the therapeutic power of colours, Antoni Tàpies whose painting takes on the pains of the body. HOm takes us further, to the very source of the state of completeness.

The writing of light (the original meaning of the word “photography”) is unveiled, requiring the artist to step back and to open her consciousness. It is precisely this ability to withdraw that is masterful, since it opens the space for those entities that dance, frolic and chase each other beyond our knowing. Organs, harps, outbursts of light, lassos, cavalcades: anything related to a path of waves and vibrations, a universe made of movement and harmony, the vision of which heals us.

 

Anne Malherbe

Art Advisor & Art Critic

Tought Art History at Ecole Normale Supérieure & Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

https://anne-malherbe.com

 

 

 

 

 

 

L.S.D. Light Spirit Dance

 

 

Si quelques substances permettaient selon certains de voyager au delà de la conscience, c'est ici sans aucun additif que l'on franchit la surface plane des images pour entrer dans un monde fascinant de perceptions et de sensations. Dans le travail très particulier que Meyling Ho a fait dans cette série photographique, nous sont révélées la beauté et la force d'êtres immatériels qui nous entourent et nous constituent.

La lumière porte en elle l'information primordiale, son essence même. C'est une porte qui ouvre sur d'autres niveaux de conscience, sur un contact possible avec des énergies vivantes et des présences, pour peu que l'on se donne les moyens d'y accéder. "Shen Long" ou Joli Cœur le Dragon a été le premier à "appeler" Meyling Ho. Le premier qui, laissant son empreinte sur une image, lui a ouvert la voie des rencontres qu'elle nous raconte et nous offre dans ses œuvres. Sa capacité à percevoir, à ressentir et à communiquer avec ces présences immatérielles qui nous frôlent et nous entourent l'ont aidée à construire cette "œuvre au noir" photographique. Chaque image porte une vibration lumineuse particulière qui, dépassant la beauté plastique, "travaille" sur le spectateur, dans l'esprit d'apaisement et de guérison qui caractérise toujours le travail de Meyling ...

 

 

Pascale de Gail Athis

Chercheuse transdisciplinaire

https://www.psychobiologie-quantique.com

 

 

 

 

L.S.D. 

 

 

While it is said that certain substances allow travel beyond consciousness, no additive is needed to cross the flat surface of images and to enter a fascinating world of perceptions and sensations. Meyling Ho’s quite particular work with this photographic series reveals the beauty and the force of the immaterial beings that surround and comprise us.

 

Light carries within itself the primordial information, its very essence. It is a door that opens onto other levels of consciousness, to a possible contact with living energies and presences, if we allow ourselves to reach them. "Shen Long"- or “Joli Cœur le Dragon”- was the first to “call upon” Meyling Ho. The first who, by leaving its imprint on an image, opened a path for all the other meetings she narrates and offers us through her work. Her capacity to perceive, feel and communicate with the immaterial presences that brush past us and surround us has helped inspire her through this photographic “dark creation”. Each image conveys a specific luminous vibration that, beyond its plastic beauty, “operates” on the viewer in the spirit of appeasement and healing that Meyling’s work has always embodied.

 

Pascale de Gail Athis

Transdisciplinary researcher

https://www.psychobiologie-quantique.com

 

 

 

 

 

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